Depuis 2014, la compagnie Les Inspirines explore l'oeuvre de Samuel Beckett.

Trois créations ont vu le jour ou sont en préparation : Premier Amour, L'innommable et Mercier et Camier

Deux stages de pratique théâtrale ont également permis à des comédiens et apprentis comédiens de découvrir ou d'approfondir cette oeuvre : Soubresauts et L'absurde, ce mouvement créateur.

 

| MERCIER & CAMIER - Samuel Beckett |

Une création collective dirigée par Christophe Collin.

Avec Edouard Bioy, Gaetan Bonhomme, Damien Jacob et Christophe Collin.

Collaboration artistique Marjorie Hebrard

Mercier et Camier de Samuel Beckett

Un roman initiatique porté pour la première fois sur scène

Mercier et Camier ont un projet, partir.

Pas l’ambition de faire des milliers de kilomètres, non, mais un périple soigneusement préparé et communément exécuté.

A l'automne de leur vie, une manière de trouver enfin une boussole à leur existence ? Tels Don Quichotte et Sancho Panza, cette quête va donner à leurs péripéties une dimension épique, entre saillies philosophiques et évènements tragiques.

Samuel Beckett, quelques années avant En attendant Godot et sa trilogie romanesque Molloy/Malone Meurt/L’innommable, pose avec Mercier et Camier les bases de sa dramaturgie : des figures sans attache qui forment un drôle d'attelage et expérimentent la vacuité du monde. Et qui vont trouver dans le rapport répété aux petites choses de la vie une source inlassable de désir, une inspiration métaphysique.

Et si la parole était la manière la plus intense d’expérimenter le vivant ?

Et si l'usage des mots était le plus sûr moyen d’agir en toute liberté ?

Samuel Beckett à travers Mercier et Camier nous propose une expérience singulière du langage.

| L'INNOMMABLE - Samuel Beckett |

 

L'innommable, extraits du roman de Samuel Beckett

Avec Christophe Collin, mise en scène Jacques Fontaine

L'innommable, œuvre écrite en français à la fin des années 1940, est un roman fondateur qui pose les bases de ce que seront son écriture et son univers, avec dans les années suivantes, ses trois principales œuvres théâtrales « En attendant Godot », « Fin de partie » et « Oh les beaux jours ».

Samuel Beckett a ouvert une voie qui place le lecteur, l’acteur ou le spectateur, dans une position inédite, celle de l’écriture. Dans un renoncement à toute représentation, à tout développement psychologique, il permet aux mots, surgissant dans leur instant, d’être les auteurs de ceux qui suivront.

Cette inspiration de l’écriture-même s’empare de celui qui s’y frotte.

L’acteur qui lui prête voix devient  le jouet des mouvements qu’elle dessine, l’endroit où des rapports impromptus s’engagent. Voilà que vivre et écrire deviennent une seule et même expérience.

Et cette « vie-écriture » offre une perspective nouvelle. Les mots n’ont peur de rien. Ils disent. Et ils placent l’acteur, le lecteur, le spectateur dans une liberté grisante, un désir qui ne cherche nul objet, nulle solution, sinon celui d’y revenir. Ils proposent l’expérience du créateur.

| PREMIER AMOUR - Samuel Beckett |

Consulter le dossier premier amour   

Pourquoi Premier Amour aujourd’hui ?

Parce que Samuel Beckett ouvre un espace vierge, à l’écart de la confusion générale dans lequel notre monde semble se débattre.
À cet endroit, l’homme retrouve la possibilité d’un rapport direct avec lui- même. Dans un vide vertigineux, les mots font irruptions. La langue de Samuel Beckett bouscule les perspectives et le regard porté sur les choses du quotidien. C’est pour chacun l’occasion de réinvestir une écoute singulière, de débrider son imagination.

Le voyage proposé est libérateur. Nul besoin de se raconter des histoires, de s’accrocher à une quelconque représentation de la relation amoureuse. Il y a dans la langage même de l’auteur une expérience charnelle. La beauté surgit du quelconque. Elle est jubilatoire.

L’OEUVRE

C’est en 1945 que Samuel Beckett écrit, en français, Premier Amour.
Nous sommes à l’aube de son œuvre. Et déjà tous les ingrédients y sont réunis.
L’étrangeté et l’exil habitent cette nouvelle, en mettant en jeu le drame et la comédie d’un homme en prise avec son intérieur, en vagabondage dans l’exploration du temps et de l’espace.

Certes, Beckett donne encore à cette époque à voir un personnage : un homme au milieu de sa vie, en quête d’un lieu où être, et un décor : un cimetierre, un canal, un banc, une chambre sous les toits.

Mais déjà l’essentiel est ailleurs.

C’est bien de la langue qu’il s’agit. De sa capacité à nous dégager de l’écume des choses, à échapper aux représentations, à revenir perpétuellement à la question première de ce que signifie être là.

Ce mouvement d’évidement par les mots ne craint pas l’absurdité dans laquelle il laisse le lecteur et le spectateur.
Depuis cet endroit, nait un rapport direct, intense, inspirant, libre, réjouissant avec soi-même, et avec le reste.

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